Informations
Massif : Lauzière
Lieu de départ : La Savoye, Rognaix, Vallée de la Tarentaise
Durée et période : 4 jours de septembre 2018
Forme de la ligne : traversée
Formes des montagnes : crêtes lunaires, vallons suspendus, pierriers et éboulis, prairies alpines
Type d’hébergement : bivouacs.
Participants : Yoann, Savoie.
Encadrement : Louise Borgnet, accompagnatrice en montagne
Difficulté technique
Difficulté globale
Difficulté physique
Découvrir
De fils d’arête en vallons d’altitude, de landes à éricacées en éboulis rocheux
Une envie soudaine de s’extraire du monde d’en bas. Nous voilà partis pour quatre jours d’immersion en montagne. Nous cheminons dans les myrtilliers, qui s’apprêtent à se parer de leur belle couleur rouge feu. Difficile de ne pas être tenté par la dégustation de ces fruits qui colorent tant les lèvres des gourmands. Nous percevons le changement de végétation à mesure que nos pas nous mènent sur les crêtes de la Lauzière. Ici, la rocaille prend place. Notre regard porte loin, plus un sommet ne lui fait obstacle. Nous parcourons cette ligne évidente, qui parfois nous oblige à la quitter en raison de ses sursauts infranchissables. Une première nuit à la belle étoile ? Non, le vent froid nous rappelle que l’été se termine. La tente sera notre refuge. Au matin, les volutes éphémères des nuages nous révèlent de temps à autres les horizons proches et lointains. Nous poursuivons notre cheminement, tantôt sur la ligne de crête, tantôt dans des vallons suspendus, où la végétation parvient à coloniser peu à peu le minéral. Aucun sentier, aucune trace d’homme. Ici, c’est le territoire des animaux sauvages : les bouquetins et les chamois nous le font savoir. Deux jours plus tard, qui nous semblent être une éternité du fait de la perte des repères construits par l’homme, nous nous promenons sur une montagne lunaire : c’est un dédale de rocailles, à mi-chemin entre terre et ciel. Bientôt il faudra redescendre. Notre esprit, à la recherche inlassable de ces images fascinantes, en sera imprégné et restera là-haut, quelques jours au moins.
”Il est des lieux où l’on aimerait demeurer sans avoir à songer au retour. Se fondre dans l’espace, vagabonds de passage avec comme seuls bagages une carte et du fromage…
Yoann
Durant cette randonnée hors du temps à parcourir la colonne dorsale de la Lauzière, j’ai pris plaisir à constater que le voyage rêvé ne tenait pas tant de l’éloignement géographique (nous étions à 30 km de chez moi) ni de la finalité sportive (guidés par une crête, découverte au fur et à mesure du chemin sans savoir jusqu’où nous la suivrons) et encore moins de la durée réelle (quatre jours me parurent si longs que je me trouvais changé). Non, le voyage est d’abord intérieur; étonnamment accessible ! Pour m’en rendre compte il m’aura fallu partir obstinément loin en avion, de nombreuses fois, avant de suivre Louise sur le massif d’en face. Avec une carte et du fromage…