C’en est fini de vanter nos montagnes alpines ! C’est le moment de faire l’éloge des cimes pyrénéennes après en avoir parcourues quelques-unes pendant une escapade de cinq jours. Le massif de l’Aston est pour moi un territoire inconnu. J’en ai eu quelques échos : sauvage, peu de sentiers, beaucoup de lacs. Sur la carte, Théo et moi avons repéré des lieux où nous souhaitons passer. Une esquisse d’itinéraire est tracée. Les sacs chargés sur le dos, nous entamons notre périple sous les lueurs de la lune. Une petite lumière, dans la montagne, nous fait penser que nous parvenons près du chalet de Brougnic où nous avons décidé de bivouaquer. L’air frais nous caresse la figure alors que nous sommes emmitouflés dans les duvets. Au dessus de nous, un infini plafond d’étoiles rayonnantes nous ramène à notre condition.
Les doux rayons du soleil nous sortent du sommeil. Nous ressentons déjà les bienfaits des immersions montagnardes…
Notre ligne se dessine au fur à mesure de nos pas. Nous crapahutons de lacs en lacs. Tous sont différents : tantôt bleus profonds, tantôt bleus azurs, tantôt verts. Une mosaïque de milieux les entoure : des grandes étendues de linaigrettes aux plumets cotonneux, des éboulis où seuls les tabourets à feuilles rondes et les linaires des alpes, d’un violet tendre au coeur orangé, ne parviennent à s’installer. La quasi-absence de sentiers nous joue parfois des tours, et les détours fertiles en horizons variés nous enrichissent l’esprit. Cinq jours durant, nos pas fouleront les cimes entre l’Andorre et la France, tantôt en vallées d’altitude, tantôt sur les crêtes. L’arrivée du mauvais temps nous chassera des montagnes.