Les prévisions ne pourraient être meilleures : une semaine d’anticyclone s’annonce pour un raid à ski programmé de longue date. Enfin presque, car ce premier jour est annoncé en limite d’une petite perturbation : il fait grand beau côté Écrins, mais des nuages enveloppent le massif du Thabor. Qu’importe, l’ambiance sera au rendez-vous !
Le vent aussi. Nous nous retrouvons par hasard avec un guide suisse à l’abri d’un gros caillou, tentant de trouver un lieu un peu moins agité pour pique-niquer. Mes compagnons découvrent tout à la fois la pratique du ski de rando et l’austérité des montagnes balayées par les éléments. Ils feront preuve d’une détermination sans faille pour rejoindre le col des Béraudes, si loin au fond du vallon. Derrière, la descente est dantesque : la poudreuse est restée bien protégée du vent.
Un atout incontestable de la Clarée réside probablement dans le confort de ses refuges. Après une telle journée, la douche chaude se ne refuse guère.
Au programme du lendemain : le Mont-Thabor, point culminant du massif, et la descente dans la Vallée Étroite, issue d’une bizarrerie géopolitique. En regardant la carte, il est évident que la ligne de partage des eaux la placerait sur le territoire italien. Mais depuis 1947 et le Traité de Paris, cette petite vallée qui ne se rejoint l’hiver que par l’Italie est française. Qu’importe, ici les refuges et l’accueil sont italiens !