Informations
Massif : Écrins Ouest
Lieu de départ : La Bérarde, Saint-Christophe en Oisans
Durée et période : 2 jours d’août 2018
Forme de la ligne : en boucle
Formes des montagnes : paroi, glaciers, pierriers
Type d’hébergement : refuge gardé
Participante : Nico et Nico, Marseille et Grenoble
Et Yann Borgnet, guide de haute montagne
Itinéraire
Les passages clés de l’envolée
Du refuge Temple-Écrins, emprunter le sentier du col de la Temple jusqu’au point côté 2618m, puis emprunter une sente qui part d’un virage (cairn).Traverser au mieux à flanc, franchir un torrent, puis viser un couloir permettant de passer les barres. Des cairns permettent de repérer le cheminement. De nuit, il peut être complexe de trouver l’attaque sans repérage. Il faut tenter de distinguer un vaste pan de neige (en début de saison…) bordé sur sa gauche par une tour (la Tour Rouge). Le départ se trouve sur l’éperon de gauche, au niveau d’une rampe facile. La voie peut être découpée en 4 sections : Le socle, facile, la Tour Rouge, un peu plus raide, les dalles grises, avec quelques pas fins (chaussons recommandés) et le dièdre-cheminée final, raide et impressionnant, souvent verglacé. La descente n’est pas à négliger. Après avoir suivi l’arête Est sur quelques centaines de mètres, elle louvoie dans de raides éboulis, entrecoupés de névés caractéristiques. Retour possible sur la Bérarde par le col du Sélé (long…. !).!
Difficulté technique
Difficulté globale
Difficulté physique
Découvrir
Voyage dans l’histoire de l’alpinisme
C’est le genre de voies qui laisse rêveur. La Devies-Gervasutti fait partie de ces itinéraires mythiques, qui le sont devenus à la fois par la renommée de ses ouvreurs, que par l’audace d’une ligne d’ascension, qui à l’époque représentait un défi et un engagement incroyables. 1936, période d’ouverture des dernières grandes faces des Alpes du Nord. Nous projetons cette course pour terminer la liste de courses exigée pour passer les épreuves finales du diplôme de guide de haute-montagne. Au coeur d’une saison bien chargée, il n’est pas facile de se libérer, et ce n’est qu’à la fin du mois d’août que nous y parvenons. Les conditions sont bien sèches, ce qui est favorable pour la grimpe, mais qui peuvent l’être également pour les chutes de pierre, dans la section des dalles grises.
En quittant le refuge de Temple-Écrins à 2h du matin, je ne pensais pas que la journée serait si longue. En suivant les différents topos, nous rejoignons facilement le glacier. C’est alors en levant les yeux à la recherche de l’attaque que la complexité de la paroi m’est apparue. Difficile, dans la nuit noir, de distinguer avec certitude les points de repères indiqués dans le topo. Et ce n’est qu’au lever du jour, après avoir grimper une centaine de mètres, que nous nous rendrons compte de notre erreur. Une fois dans la bonne voie, “cela déroule” comme on dit dans le jargon. La Tour Rouge est avalée en corde tendue. Les dalles grises nécessitent en revanche un peu plus d’attention et de recherche d’itinéraire. Elle mène à une section au rocher moyen, avant l’impressionnant dièdre final. “Au sommet, tu n’as fait que la moitié du chemin”. Cette expression, bien connue des montagnards, a révélée toute sa véracité : ce n’est qu’à 2h du matin que nous arrivons à la Bérarde, et à 6h que je coupe le contact à Annecy, quelques 28h après le réveil… !